SENSUOUS TERRITORIES

Inséré dans la complexité d’un ancien site industriel et confronté à un patrimoine historique, le nouveau musée répond à l’immobilisme de l’existant avec une espèce d’évidence, plein de dynamisme et de mouvement.
Dans l’architecture, la coupe révèle l’invisible. Dans le musée, la coupe est révélée à travers la translation de l’horizontal vers le vertical, du dedans vers le dehors, depuis le foyer jusqu’au paysage sur le toit du bâtiment.

L’existant et l’extension, les espaces d’exposition et les autres activités qui viennent s’y connecter sont à la fois articulés et clairement distingués. S’instaure dès lors un système de transition dans lequel le bâtiment neuf contamine tout alentour, dans lequel chaque partie bénéficie d’une clarté complexe et devient attrayant.
La surface du toit est un paysage. C’est la projection du parcours artistique qu’elle recouvre, créant une continuité abstraite.
Le paysage est un jardin abstrait. Il est offert aux visiteurs du musée et à la ville. Il offre toute une gamme de textures différentes sous les pieds des visiteurs :
Rugosités, profondeur, douceur, brillance, densité, clarté, mateté… le volume central fait de courants d’eau rafaîchit l’air. Du sable, du gravier, du basalte, la surface de l’eau, les graminées ; ce paysage devient un lieu de calme, de fraîcheur, d’expériences sensorielles.
De par son parcours, ses flux, l’espace d’exposition lui-même est un paysage. Tout l’espace du musée devient continu, de l’espace public vers l’espace privé et de retour vers l’espace public, dans une fluidité ininterrompue.
En opposition au dynamisme des espaces alentour, les espaces d’exposition sont plus neutres. Ils se développent de manière irrégulière mais simple, offrant aux artistes une multitude de points de vue pour exposer leurs œuvres : au mur, suspendu, flottant, couché…