Ecole Communale Jacqueline de Romilly

Le travail de la matière s’exprime au travers du programme immuable de notre société « l’école ».

L’école Jacqueline de Romilly témoigne de l’inlassable recherche d’une lumière calme et précise qui anime les lignes et la matière. Ici, tout concoure à la permanence de la nature et de la ville.

L’alternance selon la fonction de chaque espace, du paysage, de la pierre, de la fluidité des relations, de la lumière et de l’air résonne dans l’ensemble de l’école.

Dans ce travail, la couleur et le reflet, la matière et la vibration, le nombre et la mesure, la nuance et l’intensité, conjuguent l’apparence et l’enracinement.

Ce projet parle à la mémoire et aux souvenirs passés et futurs, il parle au paysage des collines de Cannes ainsi qu’à la Mer Méditerranée toute proche. Le soleil et la pierre deviennent ici des couleurs physiques mesurables qui dévoilent une richesse et une sensualité dont les enfants sont les témoins.

La topographie particulière est marquée d’une pente orientée vers l’intérieur des terres. De cette tectonique, qui embrasse les contreforts des Alpes jusqu’à la Mer Méditerranée, l’école se fonde dans la juste inscription de ses murs aux reliefs du paysage.

La pente est une donnée essentielle de l’inscription de l’école dans l’Histoire et dans la fondation du quartier des Broussailles.

Par un jeu simple de déblais - remblais, l’école se pose délicatement sur le sol sans évacuer la moindre matière. Telle une carrière, l’école se sculpte et se fond dans le sol minéral. Cette prise de possession du site permet de libérer la vue depuis les cours sur le Grand Paysage. La pente devient ici le fondement d’un programme dédié aux enfants, proche du Paysage et de la Matière.

La lumière est omniprésente ; Puissante, étincelante, éclatante. A la manière des villages de Provence le bâti se fait protection. L’épaisseur devient la réponse simple et intense à la question du climat. La lumière frappe la pierre et les embrasures sans pouvoir agresser les lieux. L’épaisseur s’accompagne de l’inertie. La pierre de travertin devient la protection, le lieu de l’absorption. Epaisse, elle génère un coussin frais autour du bâtiment.

La question du climat, posée à partir du prisme traditionnel, accompagne l’épaisseur de l’inertie, mais également de la ventilation. A nouveau, d’une manière très simple et évidente, des sheds en toiture couplés à des volets de ventilation en façade libèrent l’air et créent des cheminées naturelles de tirage rafraîchissant l’entièreté des espaces.

La lumière naturelle douce et apaisante émanant des sheds exprime une richesse d’émotions et de sensations perçue par les enfants et favorisant leur apprentissage. Le travail de la lumière indirecte traversée par la couleur jaune rend propice à un apprentissage apaisé. Chaque salle de classe dessine à la fois un lieu protecteur et ouvert sur le monde.

L’enseignement primaire de l’enfance passe par la découverte des Arts. Ainsi les salles de classe par ce travail de proportion et de lumière s’en font l’écho. La découverte et l’apprentissage des sens passent par le toucher et la perception des matières douces et sensuelles libérant ainsi la sensibilité des enfants.

Ces matières minérales comme la pierre de travertin, brute de sciage, créent une relation intime avec la matière construite.
Cette pierre porte en elle le poids d’une histoire passée. Concrétion, plissures, creusements, coquillages, cristaux apparaissent comme un témoignage du Temps qui passe.

Le travertin est ici à la fois le fondement d’une histoire et l’expression d’une jeunesse perpétuelle.
Par ses variations de textures, de couleurs, de dimensions, d’abrasions, la pierre de travertin souligne le rapport intemporel au site et aux Hommes.

Atelier Stéphanie Fernandez